Thaumetopoea pityocampa : derrière ce nom se cache un insecte de la famille des lépidoptères (papillons). Son cycle de vie connaît plusieurs phases, après l’éclosion des œufs, les chenilles vont passer par plusieurs stades larvaires, avant de se transformer en chrysalide (nymphose), puis en papillon (stade adulte).
Inféodées aux pins sylvestre, parasol, maritime, quelquefois cèdres dans lesquels elles forment des nids à l’automne, et dont elle se nourrissent des feuilles, elles provoquent une défoliation partielle, sans toutefois menacer la survie des arbres qui les héberge.
Il existe également une autre espèce spécifique au chêne (Thaumetopoea processionea) à la chronobiologie un peu différente, (cycle un peu décalé dans le temps), et dont la nymphose s’accomplit dans l’arbre au lieu de devoir s’enterrer comme thaumetopoea pityocampa.
C’est au 3ème stade larvaire que l’insecte devient menaçant. Il est alors doté d’un « système pileux » composé de soies, qui se comportent comme de minuscules dards lorsqu’elle se sent menacée. Leur caractère urticant provient d’une protéine la thaumétopoéine qui se libère lorsque les soies se brisent sur un corps étranger.
Les risques de contact sont accentués au moment de la procession ou les chenilles vont quitter le nid pour s’enterrer et accomplir leur nymphose (transformation).
Le contact avec ces soies peut provoquer des lésions dermatologiques, respiratoires ou ophtalmologiques. Les animaux domestiques, au même titre que les jeunes enfants, sont plus exposés. Des cas de nécrose de la langue chez le chien, ont été rapportés à défaut d’avoir reçu des soins appropriés.
Comme toute espèce, Thaumetopoea pityocampa connaît des prédateurs : champignons, mésanges, coucou. Néanmoins les pontes abondantes de l’insecte en été assurent une forte progression de l’espèce.
Que faire pour se protéger ?
Les premiers nids repérés, il est essentiel de ne pas attendre. En effet, une fois les chenilles descendues les seuls recours seront de rincer le sol pour les collecter (sol bétonné ou goudronné) ou de les bruler au chalumeau (sol en herbe), non s’en s’être équipé préalablement des protections nécessaires pour éviter tout contact.
Si de multiples moyens permettent de lutter contre les chenilles, c’est avant tout la saisonnalité qui orchestre le combat :
Automne : une application de bacille de thuringe sur les végétaux permet d’éliminer les jeunes chenilles qui ingèrent les feuilles imprégnées de la bactérie (procédé biologique) ;
Hiver : L’échenillage consiste à couper les branches garnies de nids pour les brûler (lutte mécanique) ;
Hiver : pose de colliers écopièges. Ce dispositif mécanique permet d’assurer la capture des chenilles au moment de la descente. Ce procédé permet une décrue des effectifs dans le temps avec une efficacité de plus de 97 % dans les captures ;
Fin de printemps : piégeage par phéromones.
Epilogue :
S’il est important de lutter contre les chenilles processionnaires, à la fois pour enrayer leur prolifération, mais également pour en éviter les dangers, la saisonnalité des dispositifs de lutte démontre une nouvelle fois que c’est dame nature qui donne le la, et qu’une fois que le train est passé, les recours sont ….limités.