Si les moustiques occupent le premier rang à l’échelle mondiale en termes de transmission vectorielle, les tiques se situent juste derrière. Néanmoins, les occurrences de contracter les virus transmis par les moustiques tel le chikungunya en une flambée épidémique (300 personnes dans la région de Ravenne en 2007) restent relativement limitées, en comparaison des 60.000 nouveaux cas de maladie de Lyme dénombrés en France chaque année.
Les tiques sont des acariens (famille des arthropodes), leur cycle de vie va donc passer par 4 stades : œuf, larve, nymphe, adulte. Dès son éclosion, la larve va rechercher un hôte sur la peau duquel elle va tenter de se fixer afin de lui prélever du sang à l’aide de son rostre et se développer. L’insecte changera plusieurs fois d’hôte jusqu’à sa maturité. Ses griffes et un ciment salivaire facilitent l’adhésion à la proie.
Une trentaine de variétés de tiques existent en France. Outre les animaux d’élevage, les chevreuils, rongeurs, oiseaux constituent des sources de repas sanguin pour les tiques. Comme toujours dans le cas d’un risque vectoriel, c’est la succession d’hôtes qui va favoriser la transmission de pathogènes. De ce fait, une morsure ne débouche pas systématiquement sur une infection.
Comme tout bon arthropode, les tiques sont extrêmement résistantes, ce qui explique qu’elles s’adaptent à une multitude d’habitats jardins (30 % des piqûres rapportées y surviennent), haies, zones boisées, puisque seul l’aridité et des froids marqués compromettent leur survie. Il existe bien sûr des prédateurs naturels aux tiques (certains oiseaux, insectes ou reptiles) mais le réchauffement climatique, et les capacités de pontes de l’insecte jouent en sa faveur.
Si la maîtrise des parasites en milieu clos (habitation) est une chose, agir sur les tiques en milieu extérieur s’avère bien plus compliqué pour diverses raisons :
- Continuité de milieu de vie propice (à moins de goudronner tout l’espace)
- Diversité des hôtes de l’insecte
- Résistance des arthropodes
- Impossibilité d’appliquer des substances actives en extérieur (risque de ruissellement, limite de la rémanence des produits).
Les tiques sont-elles pour autant une fatalité ?
Notre société moderne place souvent des attentes élevées dans des protocoles visant à exclure tout risque potentiel. La pandémie actuelle de covid démontre que plus l’adversaire est petit et incontrôlable, plus la stratégie de lutte devra s’orienter vers une approche pluridisciplinaire.
L’inrae en pointe sur le sujet évoque un « continum animal-homme-environnement », lequel considère les maillons essentiels de notre milieu de vie ou animaux, homme et environnement interfèrent.
Si le particulier peut se sentir démuni face à un tel adversaire, le recours à la pince à tiques n’est pas inéluctable, et certaines actions peuvent contribuer à réduire significativement la part du risque, on conseillera en particulier :
Dans les jardins :
Application de terre de diatomée, de préférence sous forme de pulvérisation du fait de la volatilité du produit. Le dioxyde de silicium a un effet mécanique blessant et asséchant sur les insectes. L’application devra en particulier être effectuée sur :
- Les gîtes d’animaux domestiques : poulailler (les puces et autres parasites seront également décimés pour le plus grand bonheur de vos galinacées), chenils, panières des chiens et des chats vivants en extérieur
- Abords des gîtes d’animaux sauvages : exemple galeries de campagnols …
- Les abords de haies, et les haies elle-même : les tiques affectionnent les zones avec des végétaux procurant de l’ombre.
Enfin, l’utilisation de répulsifs naturels, à l’efficacité démontrée, ou chimique de type Repeline (aspersion des vêtements) tout aussi sécuritaire que les premiers, limite les tentatives d’exploration du parasite sur vos atours et vous-même pendant les périodes à risques (printemps, été).